Édition du mercredi 15 juillet 2015
Nicolas Desforges : « L'Euro 2016 doit être une réussite à tous les niveaux »
© T. Guerraz
Vous êtes délégué interministériel aux grands événements sportifs depuis 2013. Pouvez-vous nous préciser vos principales missions ?
J’assure l’interface entre l’État et les organisateurs d’événements sportifs et je suis chargé de diffuser des bonnes pratiques pour accompagner les acteurs d’une compétition.
Pour l’Euro 2016, les enjeux sont bien sûr essentiels en termes d’attractivité du pays, de cohésion sociale, d’excellence environnementale ou bien encore de sécurité. On retrouve tous ces éléments dans le Plan interministériel d’action pour le football « Euro 2016 ». C’est la feuille de route du gouvernement qui se décline nationalement et localement. Des relais, des groupes de travail avec qui je suis en constante relation, travaillent auprès des préfets pour mettre en place ce plan, voire, parfois pour l’enrichir.
Ce plan est complété par un dispositif d’animations, « le onze tricolore », à travers lequel des personnalités interviendront sur des thématiques diverses : la citoyenneté et la diversité, le tourisme, la parité, les nouvelles technologies, un secteur que nous comptons mettre en en avant au moment de l’Euro… C’est une façon de populariser encore plus un événement qui embrasse tous les secteurs de la société.
Vous avez parlé de sécurité. C’est un sujet majeur. Y aura-t-il des dispositions spécifiques ?
La sécurité interviendra à plusieurs niveaux. L’intérieur des stades dépend de l’organisateur, les fans zones des communes et le reste de l’État. Les fans zones où plusieurs dizaines de milliers de supporters se rassembleront dans chaque ville hôte autour d’un écran géant font l’objet d’une attention particulière. Par ailleurs, un magistrat assistera à chaque match et pourra, le cas échéant, agir très rapidement sur le plan judiciaire. Il n’est bien sûr pas question de faire de cet Euro 2016 un camp retranché. Il faut trouver l’équilibre entre sécurité et convivialité mais il est du devoir de l’État de veiller à ce que la fête ne soit pas gâchée par des incidents.
La fête de l’Euro 2016 devrait être partagée par tous, Par quel biais ?
L’Euro 2016, fête populaire, doit irriguer l’ensemble du territoire, c’est le sens de notre démarche. C’est pourquoi Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, et Thierry Braillard, secrétaire d’Etat chargé des Sports, ont annoncé l’achat par l’État de 20 000 places à vocation sociale dont la moitié environ en faveur des territoires qui n’accueillent pas les matchs.
Par ailleurs, le ministère de la Ville vient de lancer l’opération « Tous prêts » à destination des collectivités locales et des associations. Elle soutient les projets d’animation qui s’inscriront dans une démarche éducative, citoyenne, de développement durable et feront l’objet d’une labellisation.
Plus de 90 000 personnes, hors services de l’État, seront mobilisées pendant l’Euro 2016. A combien estime-t-on le nombre d’emplois réels créé par l’événement ?
Difficile à dire exactement mais parmi ces 90 000 personnes où l’on trouvera aussi des bénévoles, un certain nombre sera engagé en vacation, en système temporaire. S’y ajouteront des contrats de service civique. À nous d’encourager le recours à des jeunes et à de personnes éloignées du marché du travail et de les accompagner par la suite dans des formations qualifiantes favorisant une insertion.
Mais n’oublions pas non plus que la construction ou la rénovation des stades, dans lesquelles l’État a souvent pris toute sa part financière, a permis aussi de créer 20 000 emplois.
Propos recueillis par Thierry Guerraz
(1) Nicolas Desforges a occupé le poste de directeur général de l’AMF entre 2005 et 2007. L'AMF est partenaire de l'opération « Tous prêts ».
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